Comment se comporter face aux parents difficiles ?

Comment se comporter face aux parents difficiles ?

Cet article est rédigé dans le but d’apporter des éléments pour savoir comment vous comporter et agir face à des parents peut enclin à vous écouter.

Bien sûr, cela ne peut répondre à l’ensemble de vos situations à tou(te)s cependant il vous inspirera pour faire le travail nécessaire sur vous-même pour arriver à vos fins.

Avant cela, nous aborderons différentes manières avant d’en arriver là en agissant directement avec l’enfant.

Ce sujet m’a été demandé sur les réseaux sociaux par une animatrice vivant la situation suivante : « Une maman demande des justifications de son enfant (5 ans) en pleurs quand elle le récupère alors qu’il s’avère agressif avec ses copains (dire des méchancetés, en venir aux mains, garder le ballon pour lui) et qui se braque en pleurant et hurlant une fois que la douceur et le dialogue sont recherchés.

Cerise sur le gâteau, il va donner une autre version à sa mère pour ne pas affronter la réalité et se sécuriser (ce qui est normal à cet âge).

De premier abord, le partage à 5 ans reste encore sensible chez certains. Nous allons donc aborder plusieurs points juste après les quelques généralités qui suivent.

Sachez-le, nous pouvons faire tous les efforts du monde, des parents seront à fond dans vos actions pour le bien de leurs enfants, d’autres auront toujours des choses à redire.

Bien souvent, ces derniers oublient que vous leur permettez d’aller bosser tout en ayant des enfants en sécurité et qui plus est, s’épanouissent.

Pour résumer, c’est normal que vous soyez leurs larbins et vous devez proposer le meilleur à leur convenance.

Ce genre de parents défendant leurs enfants dans la bêtise parce qu’eux-même sont dépassés. Paradoxalement, le parent prendra sa défense alors que l’enfant SAIT ce qu’il a fait, alors oui, derrière il rigole bien.

« Olàlà, le cliché !! » vous dites-vous ? Pour avoir connu les deux et observé ceux et celles qui le vivent quasiment chaque jour ou semaine, je peux vous en certifier la réalité.

Les enfants sont la prunelle des yeux de leurs parents certes, néanmoins la surprotection n’est pas toujours la bienvenue et c’est ce qu’il faut faire comprendre à certains parents.

Petit bémol, des structures et anim’s laissent à désirer en compétences ou dans leur fonctionnement, d’où la difficulté parfois à savoir qui est dans son droit.

D’autant plus avec des taux d’encadrement toujours plus aberrants. 

Passons maintenant aux différents points permettant de vivre une toute autre journée. Avant tout pour éviter ce genre d’ennui dont personne n’a besoin.

1- Connaissez les enfants par cœur !

Vous devez connaître la tranche ou les tranches d’âges que vous encadrez. Sachez jongler avec les besoins affectifs et sociaux ainsi que les capacités physiques et intellectuels de chacun.

Sachez répondre aux trois questions suivantes :

  • Quel enfant sait faire quoi ?
  • Comment puis-je l’intégrer dans ce contexte tout en lui permettant de s »épanouir ?
  • Comment chaque enfant réagit-il à telle ou telle chose ?

Tout votre travail est là, et il n’est pas des moindres !! Vous n’en serez que plus confiant.

2- Soyez observateur et demandez des informations aux parents.

Discutez avec les parents de la personnalité et réactions de son enfant à tel ou tel contexte. Même ceux qui ne posent, à première vue, rien d’anormal.

Cela apportera aussi une première relation de confiance parents-enfant- animateur-directeur. Voilà, rien de plus simple, il faut apprendre à communiquer ensemble !

Directement lié au premier point, plus vous en serez sur l’enfant et plus vous aurez confiance en votre travail et en la logique que vous appliquez à son égard sur le terrain.

Je vous mets en garde, il y a les comportements et personnalité qui sautent aux yeux et ceux qui sont plus subtiles. Concentrez-vous sur les enfants les moins expressifs.

3- Repérer les enfants troublés et apprenez les enfants à extérioriser leurs émotions.

Lié cette fois-ci à notre deuxième point, un enfant peut exploser à tout moment et cela vous surprend. Peut-être n’avez-vous pas suffisamment observé.

Beaucoup d’enfants ne savent pas encore exprimer leurs émotions par des mots, seul le comportement est observable (pleurs, cris, coups, bouder, etc).

Donc avant qu’il ne vous explose dans les mains, prenez le temps de lui permettre de se confier et d’extérioriser. Il peut vous faire un dessin et vous l’expliquer.

Vous pouvez faire parler son doudou à sa place en lui faisant faire oui ou non de la tête sur vos questions.

Il aime le sport, très bien, faites-le shooter dans le ballon de toutes ses forces, vous serez le gardien pour cette fois-ci.

Permettez-lui de marquer et de ne pas marquer, on ne réussit pas tout dans la vie. Dans tous les cas, cette dépense physique lui permettra de s’ouvrir davantage et de relayer à la parole.


4- Passez du temps avec lui et seulement avec lui.

Pour une minute, donnez-lui toute votre attention. Il y a bien sûr le groupe à gérer, mais à un moment, donnez-lui toute votre attention pour qu’il puisse vider son sac (à partir de 8 ans).

La plupart du temps chez les 4-7 ans, ça va pleurer en s’expliquant : « Mais oui, mais il y a lui qui… Bla bla bla ». Il va donc ressentir une injustice que vous devrez désamorcer.

Expliquez-lui les tenants et aboutissants et mettez TOUT DE SUITE une action en place derrière pour qu’il comprenne, par l’action, que d’autres façons de faire existent. Une sensibilisation à la coopération.

Malgré les caractéristiques liées à l’âge, il faut l’apprendre à vivre ce qui arrivera demain (façon de parler).

5- Soyez vif pour lui faire changer sa vision des choses.

Par exemple, il ne veut pas passer le ballon. OK, vous prenez le ballon, vous lancez un jeu et avant même qu’il ait le temps d’exprimer son mécontentement, vous lui donnez un rôle (meneur ou l’un de rôles du jeu) ou le prenez comme exemple pour faire un essai.

Le jeu est une bombe : prenez le ballon à ce petit qui fait sa loi et enchaînez par : OK, tu sais faire une passe ? Lancez-lui la balle et il vous la renvoie. Faites cela deux fois et c’est parti. Il se sent intégré, sa frustration s’envole.

Malgré tout, ça ne s’est pas bien passé.
Comment se comporter face aux parents difficiles

1- N’oubliez pas la base, calme, contrôle et empathie.

Vous avez votre journée dans les pattes, la maman ou le papa aussi et l’enfant est fatigué. De plus elle n’est pas terminée, vous avez encore de la préparation et les parents la vie quotidienne des enfants à gérer.

Un certains stress et donc déjà engendré par ce qui s’est passé et inconsciemment, ce qui va encore se passer dans la soirée.

Pensez donc à calmer les esprits en appliquant ce qui va suivre ou en laissant l’adulte vider son sac. C’est à vous de développer cette compétence.

Cependant vous aurez de bien meilleurs résultats avec ce qui va suivre.

Développez l’empathie qui est globalement « la capacité à ressentir, dans une situation donnée, les mêmes émotions que la personne en face de soi ».


2- Soyez astucieux mais ferme.

Vous avez vos principes pédagogiques, ne jamais s’embrouiller devant un enfant et de laisser insulter votre travail par exemple, enfin j’espère pour vous.

L’astuce consiste donc à jouer le temps pour permettre aux parents de ruminer un peu, certes, mais aussi de respirer. D’autant plus d’apporter une certaine neutralité. Comprenez les phrases suivantes :

S’il y a encore des enfants sous votre garde et que les reproches vous sont faits :

  • Bonjour Mr ou Mme Untel, il  y a des choses à réguler avec « prénom de l’enfant ». Je termine les départs des enfants et suit à vous dans quelques minutes pour réfléchir à comment nous allons adapter les choses.

Cette phrase ne dénonce rien au sujet de l’enfant, elle est claire et posée, amorce un travail de réflexion parent-enfant-animateur, met en lumière que vous vous souciez du bien-être de l’enfant (et du vôtre au passage) et fait comprendre que vous êtes dans son camp.

Si le parent reste hostile « très bien, nous parlerons quand vous serez en possession de vos moyens ».

Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. L’enfant roi c’est bien, mais le roi n’a pas toujours raison.

Si tous les enfants sont partis, lancez un franc « Veuillez me suivre ». Le parent ne sait pas où vous l’emmenez, vous le désarçonnez un peu. Pendant une petite marche, il va se calmer. Invitez-le, comme son enfant à prendre place dans un bureau ou une salle de classe neutre, où l’enfant n’a pas habitude d’aller.

3- Posez des questions (sans l’enfant)

Il est possible que les parents soient dans une mauvaise passe sur quelque chose de précis, un divorce, la perte d’un proche, l’annonce d’une maladie grave, un accident de voiture. Sans pour autant être intrusif mais tout en faisant comprendre que vous n’êtes pas la bonne cible à viser :

  • Il y a-t-il quelque chose dont je ne suis pas au courant qui expliquerais tel ou tel comportement ?

Il arrive qu’à cet instant, vous soyez l’épaule sur laquelle pleurer, ça fait partie du boulot.

Selon les structures, les directeurs prennent cette responsabilité.

4- Appuyez-vous sur des faits concrets et reconnaissez vos erreurs.

L’enfant est l’auteur de faits précis ? Alors le parent doit en avoir connaissance.

Dans le cas où c’est votre parole contre celle de l’enfant, référez-vous au(x) témoin(s) ou à l’enfant qui a subit le préjudice, si vous n’avez pas déjà les parents sur le dos.

Vous devez le responsabiliser, s’il ne prend pas conscience de ces actes maintenant, qu’en sera-t-il quand la violence sera normale pour lui.

Alors j’entends déjà certains hurler à l’anti-développement ou que l’enfant va se braquer, etc… Classique.

Exemple un coup de pied  d’un enfant de 7 ans pour un ballon non-rendu (beaucoup plus délicat chez les petits qui ne font pas la relation de cause à effet), vous êtes en mesure de dire à l’enfant devant ses parents :

  • Te souviens-tu du coup de pied que tu as donné à untel ?
  • Pourquoi l’as-tu donné ? Quelque chose ne te plaisais pas ? Il te l’avait volé ?

Et de là vous refermer l’entonnoir pour cibler ce comportement souvent lié à un mal être extérieur ou moqueries des camarades.

Par ailleurs, sachez dire quand vous avez fauté. Je me rappelle de cette maman qui m’a interpellé parce que son loulou c’était retrouvé dans une structure gonflable avec plus grand que lui.

  • Bonjour madame, oui il est passé avec les grands, c’est une erreur de ma part, je vais renforcer ma vigilance.

Le fait qu’il y ait 15 enfants mélangés entre 4 et 12 ans, elle s’en fout et elle a raison. Mes groupes était fait, le petit loulou est passé dans les mailles du filet, il n’a pas conscience qu’il se met en danger, il ne peut mémoriser que 2 à 3 informations du haut de ses 3 ans et demi.

Je suis en faute, je devais mieux m’organiser !

Gardez en mémoire que reconnaître ses erreurs est une porte ouverte à la progression et que plus rien ne peut être contesté après cela.

N’ajoutez pas de charbon dans la locomotive des excuses qui ne donne comme destination que le conflit. Faites court et efficace.

Malgré tout vos efforts, sois l’adulte désinscrit son enfant, sois vous devez remettre en question vos compétences. Même si avec les taux d’encadrement aujourd’hui, il faut être très organisé.

5- Formez-vous.

Notamment en langage corporel représentant 55% de notre langage et vos compétences à l’oral.

  • Restez calme, ayez le contrôle de vos émotions et sachez prendre du recul.
  • Intéressez-vous à la puissance d’un regard franc et d’une bonne poignée de main !!
  • À un certains stade, protégez-vous et ne laissez rien vous atteindre psychologiquement. Si vous faites le maximum et que vous travaillez sur vous-même pour vous améliorer, il est mal venu de s’auto-blâmer.
  • Vous menez la conversation, pas l’inverse. C’est vous qui étiez là au moment où l’enfant à pleurer ou commis des bêtises.
  • Apportez une solution tout en exprimant ce que vous ressentez. « Je suis prêt(e) à mettre telle ou telle chose en place, mais il va falloir me soutenir, parce que j’ai tout un groupe à gérer »
  • Faites preuve d’empathie envers le parent qui pourra aussi en faire preuve à votre égard (effectivement, si tous les enfants faisait comme le mien, le(a) pauvre…).
  • Persévérez, surtout en lisant ce qui va suivre.

Malgré tout, et désolé pour cette note négative, des parents sont irrécupérables parce qu’ils ont déjà bien du mal à se gérer et/ou ont vécu une enfance mouvementée.

Chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a.

Dans ce cas, ne lâchez rien et apportez toujours le meilleur à un enfant qui vous prendre peut-être comme référent et à qui vous pourrez montrer un autre chemin.

6- Et le directeur dans tout ça

Certes il pourra vous défendre si le sujet est récurrent et s’appuyer aussi sur des faits. Je le fais systématiquement avec mes animateurs au début, et je les apprends à gérer cela seul.

La gestion de conflit est aussi une compétence que les directeurs doivent transmettre quand ils le peuvent.

Personnellement, j’ai toujours senti mes animateurs et animatrices rassurées et plus confiants de savoir agir face à ce genre de situation.

Rappelez-vous qu’un directeur n’est pas toujours là (déplacement camping par exemple). Vous n’aurez donc pas le choix que de faire face.

Un directeur n’est pas non plus le bureau des pleurs et doit pouvoir intervenir sur des faits d’intensité moyenne et élevé.

Autrement dit, tout ce qui touchera aux conditions prévues par le projet éducatif et pédagogique dont le parent à, bien évidemment, pris connaissance.

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