Comment avoir moins de bruit à la cantine ?
C’est LE lieu typique où les conditions font du bruit le Roi.
Et vous dire que le silence est possible serait un mensonge des plus total.
Nous y sommes tous passés et bien des structures restent impuissantes face à cette situation.
Quand vous criez sur un ou plusieurs enfants, vous êtes mort. Vous perdrez en crédibilité à leurs yeux si vous n’êtes pas conscient(e) de cela.
Voici un mini-sommaire :
1- Oulà, je commence à bouillir. Ha bon, mais pourquoi ?
2- Tais-toi et réfléchis !!
3- Ha bah tu vois, il y a des solutions ;).
Oulà, je commence à bouillir. Ha bon mais pourquoi ?
Je sais que certains lecteurs et lectrices sont déjà dans la contestation. Si c’est le cas, il va falloir affûter votre état d’esprit.
Nous sommes à la cantine avec un groupe de 6-7 ans.
Les enfants parlent forts et le bruit ambiant général font que deux enfants face à face s’entendent à peine. Donc le son augmente toujours plus.
Les grands viennent d’arriver.
Les tables sont très rapprochées mais aussi très grandes, 12 à 20 places.
Théo se lève pour aller chercher le pichet d’eau, pourtant il a été informé de le demander au camarade.
Emma vient de faire tomber ses petits pois en essayant de couper sa viande. Merde !!!! Elle a marché sur les petits pois… et sont coincés dans les rainures de sa godasse.
Le petit Aziz veut aller aux toilettes alors qu’il y a été il y a 5 minutes, ha oui, il ne sait pas encore s’essuyer.
Thomas n’aime pas la dinde.
Les dames de service ont posé les tranches de pain, les enfants se sont gavés en attendant l’entrée mais il n’y en a plus pour le beurre. Hop, et un verre de renversé.
Une animatrice marche dans l’eau avec les lacets défaits, étalant toute l’eau, les collègues manque de se ramasser en glissant un peu sur l’eau étalée.
Louna pique dans les assiettes des autres.
Kévin souffle sur les petits pois pour les faire voler, il a vu papa le faire, et maintenant toute la table le fait.
Et vous, vous avez eu le temps de 2 coups de fourchette, debout. Manger au lance-pierre comme on dit.
Les joies de l’animation. Je parie que beaucoup d’entre vous ont le sourire. Mais oui, on l’aime ce métier !! Toutefois, une conversation importante est découpée par un niveau sonore, cette fois, trop élevé.
SILENCE !!!! NON MAIS VOUS VOUS RENDEZ COMPTE ?!!!
Malgré votre patience, vous venez d’exploser. Certains étant plus patient(e)s que d’autres.
Avec toutes les sollicitations traversées, cela n’est pas étonnant. Il se peut que le stress d’une activité qui s’est plus ou moins bien déroulée ce matin vienne peser dans la balance.
Il se peut même que vous appréhendiez ce moment d’aller à la cantine et adopter un comportement défensif.
98% de ce que nous faisons est inconscient. Le premier axe va donc être de réfléchir.
Je m’explique : l’animation n’est pas juste vie quotidienne, jeux et délire, c’est aussi savoir maîtriser l’environnement dans lequel on évolue, d’agir sur celui-ci de manière logique et avoir une maîtrise de soi élevée.
Ce travail de fond est rebuté, incompris ou méconnu par grand nombre d’animateurs et animatrices. Ils ont alors l’impression de perdre la face.
Réfléchis, enfin je sais pas, enfin peut-être…
1- Personne n’aime qu’on lui crie dessus. Tu aimes toi ? Te faire gueuler dessus ?
2- Un enfant ne perçoit pas l’environnement comme un adulte (bruit notamment). Il était en train de parler des super-héros avec son pote, tu arrives énervé(e) à vider ton sac. Il ne comprend pas la réaction et n’est pas conscient d’être à l’origine de tout ce bruit.
3- Vous engendrerez une faible estime d’eux-mêmes amis aussi l’envie de recommencer. Cet article vous en dira davantage.
C’est très dur ce que je vais vous dire mais… Pendant la guerre des personnes se sont habituées aux éclatements de bombes, alors vos cris à côtés, c’est du pipi de chat. (Quoi que ça blaire quand même).
4- Apprends à gérer tes émotions et à agir dessus avant qu’elles ne s’expriment fâcheusement.
5- Crier n’a jamais mené à rien, si ce n’est de passer pour le ou la casse-burne du groupe d’anim’s. Ils ne vous louperont pas.
6- Pas compliqué de comprendre que notre corps réagit à une sur sollicitation. En toute circonstance contrôle gestes et paroles. Le calme est une force à celui qui sait le rester.
Ha bah tu vois, il y a des solutions
Pour comprendre la solution, vous devez savoir agir sur l’environnement et non sur les enfants.
Développez la compétence de mettre en place les actions qui permettront d’avoir une ambiance apaisante et calme.
Prenez soin de la qualité du fauteuil, et vous aurez plaisir à vous y asseoir (rhhhooooo c’est beau).
Astuce spéciale
Il est parfois judicieux de cibler l’attention des enfants et de leur faire vider un peu d’énergie AVANT de quitter la table.
Toute la puissance de cette technique réside dans le silence que vous allez obtenir juste après l’accélération.
C’est à ce moment-là que vous aurez toute l’attention des enfants et que vous pourrez faire passer vos messages avec une voix très douce et de faible intensité. Essayez ceci
Actions d’équipes et individuelles permettant de réduire le bruit.
- Synchronisez vos heures d’arrivées pour chaque groupe.
- Respectez toujours ces heures. Pour anticiper vos activités d’avant et d’après.
- Synchronisez-vous avec le personnel de service. À 2-3 enfants près, entrées, plats et desserts sont prêt à l’envoi.
- Rien de pire que des enfants qui attendent 5 minutes assis sans bouger. Dans l’idéal, charlotte + gants et donner un coup de main, surtout chez les petits pour être tous libre après pour servir la viande par exemple.
- Décampez vite ! Débarrassez la table avec les enfants et ne traîner pas.
- Faites des jeux comme celui-ci pour vider les batteries avant le temps calme. Les enfants accumulent du stress et de l’attente à table mais l’ennui peut se traduire par une fourchette dans un œil (oui j’exagère un peu mais tout de même).
- Espacez vos tables pour circuler.
- Approchez vous très près pour leur parler. Si vous êtes appréciez, d’autres enfants vont tendre l’oreille et vous écouter, donc se taire. Ils calqueront votre niveau sonore.
- Axez vos discussions vers l’intérieur de la table, c’est pour cela que les tables rondes sont souvent plus calmes, tout reste à l’intérieur : regards, paroles, gestes. Cette disposition permet aussi une intervention rapide (une gerbe par exemple lol).
- Ayez des conversations sur les activités du matin ou celle qui viendra pour tâter le terrain, voir s’ils sont réceptifs, sans pour autant les exciter.
- Souriez et prenez soin d’avoir des gestes modérés (pas trop rapide).
- Apprenez aux enfants à apprendre par eux-mêmes. Se servir, couper la viande, débarrasser ensemble, laver les tables, chef de table, etc… Déléguer tout en s’apaisant et en apprenant.
Information spéciale
Vous n’êtes pas sans savoir que demander le silence en levant la main ne dure qu’un temps. Au bout de 3 jours, ils lèvent la main en parlant. Hey, tu pensais que ce serait aussi simple ?
De plus, maintenir les enfants dans le silence fera exploser la pétaudière.
C’est pareil pour la privation de veillées. Vous réussirez juste à nourrir une frustration toujours plus grande jusqu’à explosion.
Exemple thème de la mer : Vous accrochez une feuille avec la mer et une étoile de mer dans l’eau, si celle-ci arrive sur la plage, elle crève au soleil. Hawwww…..
Mais vous faites la veillée tout de même sinon il va falloir les tenir ce soir !! N’est-ce pas ? Donc une fois encore, inefficace à moyen terme.
Et le Allô, allô j’écoute, n’en parlons pas.
En revanche, avec un peu de créativité, vous pouvez demander aux enfants un système pour savoir que le silence est demandé, qu’il soit visuel ou auditif, changez-le tous les deux jours.
De plus, cela vous fera des idées pour l’avenir.
Les personnes sont toujours plus impliquées dans quelque chose qu’ils ont créé.