Interview d’Anne-Lise DUCANDA : Un nouveau rôle de prévention pour les animateurs, les écrans !

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Vous aimeriez comprendre les fortes têtes parfois compliqués à gérer ?

Bien sûr c’est encore loin d’être la majorité, ce ne sont pas des monstres, mais il suffit d’un ou deux pour vous mettre le bordel. Vrai ?

Parfois vous vous sentez démuni face à votre groupe qui écoute les règles de votre jeu à moitié. Au pire, il faut l’arrêter.

Alors que vous avez bosser dur dans les décors, les déguisements, la prépa.
Un réel effort de réflexion a été fait pour que le contenu pédagogique puisse bien matcher.

En plus, il faut subir les comportements plus marqués chez certains, inutile de s’en cacher.
Tout doit aller vite,  ils ne vous calculent pas, mordent, tapent, n’arrivent pas à se poser, etc…

Chez les plus petits (2-6 ans), cela peut se traduire par des troubles du langage, de motricité, des colères, etc.

Vous vous sentez impuissant(e), dans l’impasse face à ces comportements, d’autant plus quand votre groupe est au maximum de sa capacité d’accueil (notamment périscolaire).

Puis quand ça tombe, vous ne comprenez pas ce qui vous arrive. Vous rentrez chez vous démoralisé(e), fatigué(e), sans comprendre pourquoi ça ne marche pas alors que vous avez tout mis en place pour.

Et si nous prenions de recul sur notre vie quotidienne et ceux qui la partage divise.

En fait tout cela pourrait être dû à une seule chose

La plupart refoule la réalité parce qu’en l’état, elle ne nous arrange pas.
Les utiliser demande un minimum d’efforts, et rend à la fois plus satisfait mais moins compétent.

Je veux bien sûr parler des écrans. 
Mes oreilles tremblent déjà : « N’importe quoi », « Infondé », « Je joue à Fortnite et tout va très bien », « plein de choses sont possibles grâce au numérique ».

C’est normal : vous réagissez à ce qui vous apporte un max de plaisir sans rien faire. 
Le confort du « tout m’est du, tout est acquis ».

Mais attendez de connaître l’amplitude des conséquences qu’ils occasionnent chez l’enfant.
Par ailleurs, je n’ai jamais dit qu’il n’y avait pas de positif à en extraire.

Se rapprocher des bonnes personnes permet d’y voir plus clair.

À l’occasion de la sortie de son livre, j’ai contacté le docteur Anne-Lise DUCANDA, médecin de Protection Maternelle et Infantile (vous savez, les personnes délivrant l’agrément pour autorisé l’ouverture d’un ACM pour les 3-6 ans).

Son analyse quant au rôle d’un animateur ? « Une journée en accueil de loisirs, vaut toute les thérapies du monde. »
Mais avez-vous conscience d’être en première ligne pour diminuer l’avancée de cette « épidémie silencieuse » ?

Vous aussi, vous pouvez prévenir des écrans et remettre à flots des enfants surexposés.

Actuellement, l’ère du numérique rend le travail d’un animateur et autre professionnel de l’enfance plus difficile qu’avant.
Faire face aux comportements agressifs et voir son travail partir en fumée n’est pas normal (ou vous êtes bizarre).

Vous pouvez désormais poser une cause rationnelle à vos journées mouvementées.
Les informations que vous venez de découvrir :

  • La plasticité du cerveau est très malléable de 0 et 6 ans et avoir des effets qui seront de plus en plus durs à effacer.
    Les écrans créés du handicap (trouble de l’attention, de concentration, du langage, de sociabilité).
  • Chez les enfants de 6-17 ans, porno, cyberharcèlement, dépression et vie idéale préconstruite bousille toute une génération. J’exagère ? Ok, lisez le point suivant.
  • Le reportage « The social dilemma » fait intervenir les créateurs des algorithmes responsables de la névrose de notre société. Ils avouent eux-mêmes qu’ils ne souhaitaient pas cette utilisation erronée des réseaux sociaux et qu’ils nous imposent une vie plutôt que de la choisir.
  • Un enfant doit mobiliser les 5 sens pour grandir et se développer (VAKOG). 
    Faire des crêpes à la tablette est moins concret que de manipuler les ingrédients.
  • Un enfant de 4 ans peut compter jusqu’à 100 en 3 langues différentes mais ne pas savoir vous donner 3 cubes. 
  • Les écrans sont la meilleur porte d’entrée au circuit de la dopamine (hormone de la récompense).
  • Le cerveau adorant avoir du plaisir sans effort choisira toujours l’option la plus simple, les écrans.
  • Enlevez à l’enfant sa drogue et c’est la crise assurée. Ne lâchez rien.
  • Un enfant coupé des écrans s’orientera tôt ou tard vers ses jouets, ses livres, un instrument de musique, le sport pour son plus grand bien.
  • Nous retenons 50% d’une information 15 jours après quand nous la regardons en vidéo. 
    90% quand on en parle et la pratique.
  • Pourquoi pensez-vous vous sentir mieux en colo ? Sur quoi passez-vous moins de temps ?

Les animateurs sont en première ligne pour ramener des enfants surexposés aux écrans à une vie saine.
Découvrir les matières, jouer avec l’autre, empathie, connexions synaptiques, motricité, émerveillement, pouvoir s’ennuyer pour devenir créatif.

Des solutions simples

  1. Dès que vous constatez un mal-être chez un enfant de votre groupe, ne sous estimez pas la place des écrans dans sa vie. Renseignez-vous auprès des parents.
  2. Interrogez les parents sans juger et informez-les des conséquences chez lui et de votre côté (périscolaire, ACM).
    Cet interview et article vous éclaire déjà énormément sur le sujet.
  3. Mettez un plan d’action sans écrans sur 2 à 3 semaines minimum et constatez les résultats.
  4. Organisez des mini-conférences de sensibilisation auprès des parents qui, au final, sont des victimes pensant bien faire mais se rendant la vie plus dure.
  5. Au-delà de 6 ans, choisissez des jeux adaptés rentrant en concordance avec le développement de l’enfant.
  6. Pas d’écran les jours d’école, jusqu’à 2h00 les jours sans écoles.
  7. Créez des jeux de plateaux faisant intervenir les + et les – des écrans.
  8. Débat avec les ados.

Certes, cela ne va pas être de tout repos mais notre métier est déjà une solution à 90%. 

Facilitez-vous le travail et agissez dès maintenant.
Vous serez satisfait de voir que vous pouvez aider un enfant à se sentir mieux.

Les parents ne vous en voudront jamais de vouloir le meilleur pour leurs enfants.
Et j’allais oublier, faites cet exercice sur vous-même, vous serez surpris de votre disponibilité et de vos compétences 😉

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