Conte : Les 2 amours de petites hirondelles

LES 2 AMOURS DE PETITES HIRONDELLES

AUTEURE : Corine Demany

Il était une fois, deux petites hirondelles inséparables au royaume des oiseaux. Elles étaient libres et insouciantes, unie comme le peuvent être les deux meilleures amies du monde.

Leur jeu préféré était de s’élancer élégamment dans l’atmosphère en criant, afin de dessiner au crayon noir et blanc de magnifiques arabesques dans le ciel immense.

Elles volaient très haut dans l’air tout en se souriant et leurs gracieuses silhouettes étaient semblables à des notes de musique que l’on aurait posées sur une partition. Parfois, elles formaient une ronde en se tenant par le bout des ailes, légères tel du coton, puis se laissaient griser par le vent. Elles tournaient jusqu’à l’ivresse en riant, et de les voir toutes deux s’amuser dans les cieux était un enchantement. Elles coulaient des jours heureux, ainsi donc passait le temps…

Les deux petites hirondelles étaient très gentilles et aimaient rendre service. Tantôt en apportant des miettes de pain à une hirondelle âgée, tantôt en prenant grand soin du petit d’une jeune maman, ou bien encore en se rendant à  la chasse aux vers pour un convalescent.

Tous les appelaient des amours d’hirondelles et leur bonne réputation parvint aux oreilles du roi des oiseaux. Un jour, celui-ci les convoqua en son grand nid afin de leur parler. En fait, il voulait les mettre à l’épreuve afin de tester la solidité de leur dévouement.

Il leur dit : « cui-cui, mes chères enfants, cui-cui, ouvrez grandes vos oreilles ! J’ai, par mégarde, laissé tomber sur la terre la clé de l’horloge du temps. Je suis désolé par cette histoire car le printemps ne pourra pas se faire. Vous devez absolument la retrouver et revenir immédiatement.

Nous n’avons que très peu de temps, allez mes chères enfants, partez à sa quête sur le champ. Surtout n’oubliez pas votre mission en cours de route ! J’offrirais une belle récompense à celle qui me rapportera la clé la première.

Les petites hirondelles ne savaient pas trop par où commencer car elles n’avaient pas eu beaucoup de renseignements. Elles comprenaient bien que c’était très urgent et qu’elles ne devaient pas se détourner de leur objectif.

Alors, afin de multiplier leurs chances, elles se sont concertées :

« Ma douce amie, si tu es d’accord, partageons la terre en deux continents. Je volerais sur le nord en pensant très fort à toi. Je te souhaite bonne chance et bon voyage, que la meilleure gagne.

« Je suis d’accord et je te remercie. Je volerais sur le sud en pensant très fort à toi. Amie, je te souhaite pleins de merveilleuses aventures, que la meilleure gagne ! ».

Elles se sont embrassées en pleurant puis elles sont parties chacune de leur côté.

Elles étaient très courageuses et ont volé par tous les temps. Elles ont d’abord fouillé les océans et ce n’était pas facile du tout.

En chemin, l’une d’entre elle a fait connaissance avec un petit dauphin triste qui avait perdu sa maman. La petite hirondelle a tout de suite pris le petit sous son aile en le réconfortant. Puis ils sont tous deux partis confiants à la recherche du parent.

Ils ont cherché pendant longtemps avec l’aide, bien sûr, de tous les animaux de l’océan. La petite hirondelle parlait un langage universel et c’était vraiment très pratique pour faire avancer les recherches. Elle tenait bonne compagnie au petit et le rassurait souvent en l’embrassant. Elle parlait sans arrêt de son amie la douce hirondelle et lui contait ses mérites, en ajoutant de temps en temps : « Haaaa si tu la connaissais ! Tu sais, elle mérite vraiment la récompense ! ».

Puis, au bout d’un très long périple, ils ont enfin retrouvé la maman dauphin. Celle-ci attendait son fils depuis plus d’un an et les retrouvailles ont été très émouvantes. Elle a remercié mille fois l’oiseau et le ciel, et lui a dit en souriant : « Tu es vraiment un amour d’hirondelle, rentre vite le roi t’attend ! ».

Ainsi, sur le continent Africain, la deuxième petite hirondelle entreprenait de nombreuses recherches. Elle voyageait en compagnie du vent et elle était infatigable.

En chemin, elle a fait la connaissance d’une gazelle blessée. Celle-ci s’était brisée une patte et ne pouvait plus marcher. Sans réfléchir, elle a tout de suite décidé de s’occuper de la malade immédiatement.

Elle l’a aidé à s’installer confortablement, vu son état, dans une petite caverne – histoire d’être à l’abri des prédateurs et des feux de brousse.

Chaque jour, la courageuse petite hirondelle parcourait des kilomètres afin de ramasser de l’herbe pour nourrir suffisamment sa protégée.

Souvent le soir pour passer le temps, elle contait à la gazelle ses aventures vécues avec sa grande amie l’hirondelle. Elle disait : « Haaaa, si tu la connaissais ! Tu sais, elle mérite vraiment la récompense ! ».

Au bout de quelques mois, la gazelle a retrouvé forces et vitalité. Elle a mille fois remercié l’oiseau et lui a dit en souriant : « Tu es vraiment un amour d’hirondelle, rentre vite le roi t’attend ! ».

Elles se sont alors retrouvées toutes les deux au royaume des oiseaux. Cela faisait vraiment plaisir à voir ! Puis elles se sont rendues chez le roi, la tête basse car elles n’avaient pas retrouvé la clé.

Le roi leur dit : « Cui-cui, relevez la tête mes chères enfants, cui-cui ! La clé est sans importance car elle n’existe pas. Je suis, bien au contraire, ravi de vous revoir. Vous pouvez être fières de vous ! On m’a narré vos nobles aventures sur la terre ! Vous êtes vraiment des amours d’hirondelles et méritez toutes deux une récompense ».

Je vous fais chevalières de la légion d’honneur des oiseaux ! Dorénavant, vous serez chargé d’annoncer le printemps ensemble et d’un même cœur. Soyez les dignes messagères de l’amour universel et répandez-le sur la terre partout où vous irez …

Fin

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