Comment faire adhérer les enfants à vos jeux

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Comment faire adhérer les enfants à vos jeux

Que celles et ceux qui ont été confrontés à un enfant ou ado ne voulant pas jouer aux jeux que vous lui proposez se grattent l’aisselle et le renifle.

Il faut savoir remédier à cette situation parce que l’on se retrouve coincé entre ceux qui veulent faire et ceux qui ne veulent pas faire. Au risque que plus personne ne joue. Embêtant…

Situation 2 : sur l’espace dont vous disposez, une moitié du groupe est à Dunkerque et l’autre à Marseille, donc pas de vue directe d’où quelques déplacements pour voir si tout se passe bien.

Encore une ? Un animateur est seul avec 20 enfants mais dedans, certains demandent plus d’attention et laisse une ouverture au débordement. Les choses peuvent aller vite.

Pourtant en creusant un peu le fondement humain et en travaillant la maîtrise de ce que vous faites, vous atteindrez des résultats socialement positifs et des groupes motivés.

Nous aborderons les éléments qui motive un enfant à adhérer à votre jeu.

Ensuite, comment faire adhérer l’enfant à vos jeux.

Attention, rien n’est figé dans le marbre, mais cet article vous inspirera quant à vos méthodes, savoir-être et savoir-faire.

1- Les éléments qui motive un enfant (et adulte).

Pour vous expliquer et illustrer cette partie de l’article, je m’inspire du livre de Claude ONESTA « Le règne des affranchis ». Entraîneur de l’équipe de France la plus titrée de tous les temps.

Je commencerais par une phrase qu’il donne en interview dans le reportage « Coach » de MANUEL HERRERO dans laquelle vous tirerez un sens profond de la problématique que nous évoquons :

Le niveau d’engagement, le niveau d’investissement, le niveau de détermination, n’a rien de comparable, chez des gens qui ont le sentiment de participer à une aventure qu’ils ont choisi.

Savoir dynamiser ses jeux BAFA

Les différents besoins

Pierre DANTIN intervient à la fin du livre pour nous expliquer un concept clé de motivation particulièrement lié au don de soi et à la motivation intrinsèque.

C’est la plus puissante et ne vous leurrez pas, l’argent vient bien tout foutre en l’air parce qu’il vous écarte de ce qui vous motive au plus profond de vous-même.

  • Le besoin d’autonomie : C’est le sentiment de la personne qui décide volontairement de son action de sorte qu’elle est en congruence (dans les clous) avec elle-même et qu’elle l’assume entièrement.
  • Le besoin de compétence : C’est le sentiment d’efficacité de la personne sur son environnement, ce qui stimule le goût d’explorer et de relever des défis.
  • Le besoin d’appartenance. C’est le sentiment de la personne à appartenir à un groupe consistant à être relié à son environnement.

Ce concept s’applique particulièrement aux pré-ados, ados et adultes.

Bien sûr cela est encore trop flou pour un enfant n’ayant pas encore la capacité de gérer ses émotions.

À retenir et à appréhender

Une personne doit se trouver à la bonne place, au bon endroit et au bon moment. La bonne place étant le sentiment de légitimité à se trouver là où l’on doit se trouver.

Si cela reste inexistant pour le très jeune public, les enfants à partir de 7-8 ans vont commencer à affirmer cet aspect propre à chacun.

Ce concept est souvent vécu par l’animateur passionné avant même qu’il ne le comprenne et le maîtrise.

La motivation intrinsèque se définie comme l’engagement dans une activité pour le plaisir que l’on éprouve lorsqu’on maîtrise cette activité.

Cas concrets et solutions.

Exemple 1 : Je ne veux pas jouer c’est nul !

Solution : Laissez l’enfant sur le côté en l’invitant à regarder le jeu.

En voyant ses copains s’éclater, qu’il réalise qu’il peut contribuer au jeu, faire gagner, impressionner cette fille (amour quand tu nous tiens).

Le niveau d’engagement augmente et le poussera à venir vous demander de jouer.

Exemple 2 : Le jeu est bien mais il y a toujours de la triche.

Solution : À ce moment-là, les jeunes remettent en cause votre crédibilité à gérer le jeu et à en faire respecter ses règles.

Rassemblez-vous pour mettre en commun les règles du jeu de chacun et les vôtres jusqu’à ce qu’elles deviennent VOS règle du jeu à tous.

L’équité sera donc la même et aura l’approbation de tous.

Exemple 3 : Un spectacle d’adolescents ne prend pas.

Solution : Ce n’est pas le spectacle et le nombre de personnes qui est important, c’est comment vous allez faire entendre aux jeunes que son potentiel, ses capacités vont être mise à contribution dans un projet commun qui sera le spectacle.

Il le fait donc avant tout pour lui, et après pour les autres.

Remémorez-vous votre premier spectacle, sans doute vécu lors de votre base ou premier ALSH. Il y a de bonnes émotions quand votre groupe passe, ensuite, vous devenez spectateur en regardant les collègues assurer. Et c’est précisément cela qu’il faut cultiver.

Je m’arrête sur ces trois exemples car il s’agit de 80% des situations que vous rencontrerez. Le but est donc d’être le plus efficace possible.

Comment faire adhérer l’enfant à vos jeux.

1- L’énergie

Mettez de l’énergie et de la conviction à ce que vous faites. Dans vos règles du jeu, dans vos personnages, dans l’arbitrage, et surtout dans votre présentation.

Nous sommes d’accord pour dire qu’un jeu présenté avec énergie aura davantage de chance de prendre qu’avec les épaules basses.

2- Concentrez cette énergie intelligemment.

Un loup garou ne s’anime pas comme le veilleur de nuit ou une enquête policière.

N’allez pas surchauffer des enfants alors que vous allez leur demander d’être observateurs et réfléchis.

N’allez pas faire un boucan d’enfer alors que l’ambiance à faire planer est le mystère et l’incertitude (loup garou).

Soyez précis dans vos explications en vous concentrant sur le fait qu’elles soient bien comprises  plutôt que d’être tout(e) seul(e) dans votre délire.

3- Donnez envie de jouer ensemble.

Les jeux de rôle et de coopération s’inscrivent parfaitement dans cette démarche. Un joueur de sport collectif ne peut gagner sans ses équipiers.

Il faut qu’un enfant puisse se poser les questions, inconsciemment bien sûr : « Vais-je m’éclater ? Comment puis-je aider mes copains ? »

Et naturellement avoir l’envie de participer et gagner ou réaliser quelque chose ensemble.

Exemple : Une cabane dans les bois ne fait rien gagner aux enfants si ce n’est un sentiment d’accomplissement et de cohésion.

Pareil pour une mascotte construire en papier mâché.

4- Sachez disparaître pour vous fondre dans la masse.

Si votre présence est indispensable au départ, sachez vous effacer en cours de jeu pour apprécier si les enfants savent faire par eux-mêmes dans une entente et une réflexion collective.

À ce moment-là, ils seront en mesure de vous proposer quelque chose et même d’avoir le plaisir de vous intégrer dans leur création.

La notion de jeu est donc bien différente dans l’implication et l’autonomie.

Exemple : Avec des 4-5 ans. Vous avez du matériel de psychomotricité et dojo à disposition. Distribuez le matériel de manière équitable, même s’il est différent, la règle étant de faire avec ce que l’on a.

Séparez bien les enfants et donnez le thème « Nous sommes en aventure dans la jungle, il faut créer des pièges contre les méchants qui nous suivent ».

Laissez maintenant la créativité opérée. Par reproduction, ils feront ce qu’ils ont vécu lors de séances précédentes. Puis chacun essaye le piège de chacun.

Vous terminerez cette séance en mettant en lumière ce collectif, « Dis donc, les méchants vont avoir du mal avec tous ces pièges du groupe des lions, gazelles, crocodiles réunis ».

5- Travaillez sur vous -même.

Orientez votre égo, il en faut, mais  ce n’est pas parce que vous aimez un jeu que les enfants vont l’aimez. En revanche, faire apprécier à l’enfant ce qui engendre d’y jouer prend tout son sens.

Si un enfant veut défendre la planète, faites-lui aimer la nature. Si le rêve d’un enfant est de faire le tour du globe en bateau, faites-lui aimer la mer.

Partez donc de l’individu et non de la traduction de ce que vous voyez ou de ce que vous avez interprétez d’un comportement étant en opposition avec l’éducation que vous avez reçu.


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